Le matin Manu avait une mission prévue pour la mi-journée donc il m’a demandé de l’accompagner à l’hôpital et contre toute attente il m’a présenté à tout le monde. Les infirmières mes guettaient curieuses et jalouses, ses confrères appréciaient et je le sentais tout heureux, même son chef je l’ai rencontré ce jour-là. A midi il a pris la route.
A son départ je suis retournée m’allonger à la maison et j’ai pensé à notre réveil ce jour.
Il avait très peur de ma réaction au lever le matin et n’a même pas osé me toucher mais j’ai essayé tant bien que mal de le rassurer et de lui dire que je le comprenais
‐ Ecoute tu as une semaine pour réfléchir, est ce que tu peux faire ta vie avec quelqu’un comme moi, est ce que les erreurs du passé qu’on regrette doivent influer sur le présent de quelqu’un qui a changé. Dieu m’a lavé et m’a déclaré pur, et je crois que je le suis malgré mes erreurs, malgré mes fautes, toi aussi tu peux me regarder comme çà ou autrement, à toi de voir.
Voilà sur quelles paroles on a décidé de se baser ce jour-là.
Je n’ai pas pu sortir du lit, mon cerveau tournait sans trouver la solution, j’étais perdue.
Manu allait mourir, ça je le savais, mais de quel type de mort allait-il mourir, comment allait-il me regarder quand il allait réaliser que c’est moi qui l’avais ramené dans ce monde qu’il détestait.
Et si je ne le faisais pas, on allait envoyer des agents le tuer, c’était toujours comme ça et que serai ma vie sans lui ?
Pour la première fois de ma vie j’ai parlé à plus fort que nous, je savais qu’il était partout, veillant sur les siens, et Manu était surement un des siens.