L’AMOUREUSE

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Une semaine s’était déjà écoulée depuis le départ de Boutières. Les cérémonies et fêtes de la circoncision terminées, Manjo avait retrouvé le calme. Ses habitants avaient repris leurs occupations: les hommes dans de pauvres champs où ils s’acharnaient à faire pousser le manioc, les femmes devant les cases familiales où s’étalait la vie domestique. Tout se passait dehors: la cuisine, la lessive rudimentaire, les quelques soins donnés aux enfants qui continuaient à grandir beaucoup plus parce que Galé le voulait bien que grâce aux progrès d’une puériculture inexistante. Yolande avait déjà eu tout le loisir d’observer la vie primitive de Manjo. Quelques jours avaient suffi pour lui permettre de mesurer l’abîme qui séparait ce que Jacques et elle rêvaient de faire des indigènes de la brousse centreafricaine et le point de civilisation réel où en étaient ces gens-là. Le bilan était catastrophique.

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Une semaine s’était déjà écoulée depuis le départ de Boutières. Les cérémonies et fêtes de la circoncision terminées, Manjo avait retrouvé le calme. Ses habitants avaient repris leurs occupations: les hommes dans de pauvres champs où ils s’acharnaient à faire pousser le manioc, les femmes devant les cases familiales où s’étalait la vie domestique. Tout se passait dehors: la cuisine, la lessive rudimentaire, les quelques soins donnés aux enfants qui continuaient à grandir beaucoup plus parce que Galé le voulait bien que grâce aux progrès d’une puériculture inexistante. Yolande avait déjà eu tout le loisir d’observer la vie primitive de Manjo. Quelques jours avaient suffi pour lui permettre de mesurer l’abîme qui séparait ce que Jacques et elle rêvaient de faire des indigènes de la brousse centreafricaine et le point de civilisation réel où en étaient ces gens-là. Le bilan était catastrophique. C’était même à se demander si jamais l’influence des Blancs s’était réellement fait sentir dans ce pays. Certes, on les respectait, les Blancs, parce qu’on les craignait. On savait aussi que, de temps en temps, quelques-uns d’entre eux — tel Boutières — traversaient le village. Mais personne ne les aimait. Pour la majorité des habitants, ils n’avaient apporté avec eux que discorde et mort.

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