L’objectif de ce mémoire est de mieux comprendre le rôle du toucher en tant que sens caché, sens commun dans l’interaction entre l’homme et l’objet, et ce au travers de la dimension culturelle. Pour cela, il est nécessaire d’aborder certains des outils qui permettent d’envisager cette relation tout en ayant bien compris, au préalable, le rôle de notre sensorialité, de ses organes et comment les informations transmises sont interprétées et nourries par notre « généalogie », notre « biographie ». « Le sens caché du toucher » est donc une référence à l’anthropologue américain Edward T. Hall et de son célèbre ouvrage « La dimension cachée », entendant par-là la dimension culturelle, dimension nouvelle créée par l’homme et pour l’homme. La première partie est avant tout une réflexion autour de la nature de notre système perceptif et passant par la critique de la non retranscription de la complexité de ce système au travers de la dénomination des « cinq sens ». Cette complexité, dure à appréhender au travers des différentes catégorisations scientifiques qui ne finissent jamais de s’entrecroiser, est pourtant maitrisable dès lors que l’on se donne la peine de penser le système perceptif autrement. Cela nous amènera d’ailleurs à conceptualiser une nature englobant l’ensemble de ce système. C’est ainsi que nous pourrons ensuite arriver à lier ce dernier à l’idée de la relation, de l’interaction avec l’environnement au travers de la notion de frontière. Si cette dernière divise, elle est également ce qui relie. Elle définit le « contact » entre deux milieux. Elle est à la fois physique mais également immatérielle, culturelle et dépendante de notre expérience sensitive individuelle et collective. Elle nous sépare et nous relie au système des objets.